Semaine chargée pour PSA qui doit sauver sa banque
Le Monde.fr avec AFP | 22.10.2012 à 13h23 • Mis à jour le 22.10.2012 à 18h04
Le constructeur automobile PSA Peugeot-Citroën a annoncé, début juillet, qu'il comptait supprimer 8 000 postes en France, et fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
La semaine s'annonce chargée pour PSA Peugeot Citroën qui négocie un soutien public pour sa filiale bancaire et doit lever mercredi le voile sur ses projets avec General Motors avant une réunion tripartite voulue par le gouvernement et les syndicats. Une réunion se tient déjà lundi soir à Matignon entre le gouvernement et PSA pour évoquer un soutien à Banque PSA finance (BPF), qui souffre des difficultés de sa maison mère, avec l'espoir d'arriver à un accord.
Ceci deux jours avant la publication du chiffre d'affaires du troisième trimestre de PSA, qui tient aussi mercredi un comité de groupe européen. Ce sera l'occasion de faire un point sur la suppression prévue de 8 000 postes en France, qui touche avant tout les sites d'Aulnay-sous-Bois, près de Paris, et de Rennes, et sur l'alliance conclue avec GM en février.
PSA a mis également ces questions au menu d'un comité central d'entreprise (CCE) jeudi. Le président du directoire Philippe Varin devrait par la suite en parler avec le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, des élus locaux et des syndicalistes lors d'une tripartite prévue à Bercy.
ACCORD DANS LES ACHATS
PSA et le géant américain, qui a pris 7 % de son capital, ont mis sur pied au printemps des groupes de travail, qui présenteront leurs conclusions. Si, en interne, certains craignent que ces groupes "accouchent d'une souris", des délégués du personnel attendent "clairement un point" sur la répartition des tâches, voire des éclaircissements après des informations de presse faisant état d'une éventuelle fusion avec Opel, filiale européenne de GM.
Les deux constructeurs ont planché sur une structure d'achats commune. Mais il est aussi prévu que PSA développe les remplaçants de sa berline Citroën C5, du crossover Peugeot 3008, et du modèle similaire chez Opel, la Zaphira. La question de savoir qui concevra la remplaçante de la berline d'Opel, l'Insignia, ne serait en revanche pas tranchée.
Et "les scénarios sont multiples" pour la fabrication. GM est aussi intéressé par une version pour les Etats-Unis du futur véhicule utilitaire léger produit dans l'usine PSA de Sevelnord. Le projet de petite voiture destinée aux marchés émergents est en revanche gelé, selon elle.
CADRE DÉTENU PENDANT 11 HEURES
Le mobilisation des salariés se poursuit, avec une manifestation prévue devant le siège du groupe jeudi. Les esprits commencent à s'échauffer notamment à Aulnay, menacé de fermeture, où un cadre a été retenu par des salariés pendant onze heures mercredi dernier. "Le plan de restructuration est bloqué, et quand on fait le point sur la procédure d'information/consultation, au plus tôt, on arrive déjà à fin avril pour des premiers départs potentiels", dénonce Anne Valleron, déléguée centrale du syndicat CGE-CGC.
Les délégués ont accueilli comme une volonté de "passage en force" le fait que la direction ait mis à l'ordre du jour du CCE "la mobilité interne à Aulnay et Rennes", alors qu'ils souhaitent que ce point soit d'abord discuté dans le cadre d'un accord de méthode. "C'est la preuve qu'ils ne veulent pas négocier et nous imposent leurs conditions", selon Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT. Les syndicats attendent beaucoup des contreparties que pourrait exiger l'Etat en échange d'une garantie publique pour BPF.