Les constructeurs français à la pointe au Mondial avec plusieurs modèles
ne consommant que 1 à 2 l/100 km :
Constructeurs et équipementiers réunis au sein de la PFA (Plateforme de la filière automobile) ont
présenté le 17 septembre l’état d’avancement du programme de recherche et développement Nouvelle
France industrielle dont l’impulsion a été donnée par le gouvernement il y a deux ans. « Deux litres aux
100, ou 50 grammes de CO2 au kilomètre, ça correspond à la moitié de ce qui sera exigé
réglementairement en 2021 par la communauté européenne », s’est félicité Guillaume Devauchelle,
directeur de l’Innovation chez Valeo et responsable de la recherche au sein du comité technique de la
PFA. « C’est un objectif vraiment difficile à atteindre et qui, quelque part, nous place cinq ans en avance
par rapport à l’état de l’art », a-t-il ajouté.
« Il ne s’agit pas seulement de concevoir un véhicule à faible consommation, mais de concevoir un
véhicule abordable pour tous », a rappelé Gaspar Gascon Abellan, directeur de l’ingénierie mécanique
chez Renault. « Seul un véhicule abordable peut être consommé en masse et avoir un impact
écologique », a-t-il souligné.
« Hormis l’absence de rétroviseurs et la configuration nouvelle des pneus, il n’y aura rien de surprenant
à l’oeil pour le grand public, car il s’agit de véhicules quasiment prêts à être industrialisés », a de son
côté indiqué François Sudan, directeur du programme « Véhicule 2 l/100km » à la PFA.
PSA et Renault feront sensation au Mondial avec plusieurs prototypes de voitures à essence ne
consommant que 1 à 2 litres aux 100 kilomètres, contre trois à quatre dans le meilleur des cas
aujourd’hui. PSA Peugeot Citroën présentera sa technologie « Hybrid Air », hybridation entre un moteur
à essence et un système à air comprimé qui permet d’abaisser à deux litres aux 100 la consommation
de carburant. Renault dévoilera de son côté la voiture-concept « Eolab », un hybride essence-électricité
rechargeable sans embrayage consommant 1 litre tous les 100 kilomètres.
Au sein de la PFA, tous les grands acteurs français de la filière ont apporté leur touche personnelle au
projet : Michelin propose des pneus plus étroits pour limiter la résistance au roulement, Faurecia et
Plastic Omnium ont travaillé sur l’allègement des véhicules, tandis que Valeo a élargi les fonctions de
son Stop & Start, premier stade le l’hybridation d’une voiture.
Pour répondre aux normes d’émissions de plus en plus sévères et réduire toujours plus la consommation,
l’industrie automobile a développé la plus large palette de technologies de motorisation de son histoire.
Mais personne ne sait encore laquelle s’imposera durablement, du thermique classique à cylindrée
réduite à l’électrique pur, en passant par toutes les solutions hybrides plus ou moins poussées. Les
constructeurs du monde entier y consacrent une grande partie de leur effort de recherche mais,
contrairement aux Allemands qui misent sur des technologies de pointe parfois onéreuses, la France a
fixé comme ambition au programme que le véhicule reste économique. La voiture à deux litres devra
être vendue à l’horizon 2020 au prix d’une citadine diesel, soit environ 15 000 euros. Sans attendre,
Renault devrait inclure de l’hybride rechargeable dans sa gamme à partir de 2018. Quant à PSA, il n’a
toujours pas trouvé de partenaire pour industrialiser son hybride à air comprimé. « Hybrid Air est
aujourd’hui mature, mais les conditions économiques qui en assurent la rentabilité ne sont pas réunies.
Donc nous attendons avant d’en commencer l’industrialisation », a déclaré Gilles Le Borgne, directeur
de la R&D du groupe PSA.
Source : CCFA 18/09/2014