Le paradis des pilotes ouvre ses portes à une nouvelle étoile : Roger Dorchy.
Le Normand, natif de La Ferté-Saint-Samson (Seine-Maritime), vient de s’éteindre à l’âge de 78 ans.
Ce nom ne vous dit rien ? Pourtant, Roger Dorchy est une légende de la mythique épreuve des 24 Heures du Mans.
Outre le fait qu’il ait participé à 13 reprises à la classique mancelle et soit monté une fois sur le podium,
il est surtout connu pour être l’homme le plus rapide de l’épreuve.
Le 11 juin 1988, il prend le départ des 24H avec ses coéquipiers Claude Haldi et Jean-Daniel Raulet au volant de la WM P88 Peugeot n°51.
Mais le prototype enclin à des problèmes de chauffe moteur se retrouve rapidement loin dans le classement.
Aux alentours de 22 heures, l’équipe décide de se lancer un défi : celui de réaliser la meilleure vitesse en course.
Roger Dorchy, alors au volant, se met en quête de cette v-max absolue dans Les Hunaudières.
A l’époque, entre le Tertre Rouge et Mulsanne, le tracé est vierge de chicane.
C’est donc une ligne droite de 6 km, entièrement resurfacée, qui s’offre au pilote français.
"J'ai demandé de mettre 50 grammes de pression supplémentaires de suralimentation sur le moteur" explique Vincent Soulignac, l'un des ingénieurs de piste.

Au retour de la voiture aux stands, le public est en liesse.
La WM vient d’atteindre la vitesse folle de 407 km/h sur la départementale D138. Elle aura tout donné...
"Une heure ou deux après, la voiture s'arrêtait définitivement" raconte Roger Dorchy dans une interview accordée à nos confrères de France 3.

"Pour toute l’équipe, c’était aussi un défi technique très motivant et très intéressant. Il faut non seulement une trainée très réduite mais aussi une stabilité absolue, car on ne lance pas un de ses pilotes à 400 km/h sans se poser de questions au préalable" concède Vincent Soulignac
Ce record ne pourra désormais plus jamais être battu. En 1990, deux chicanes ont été installées sur le circuit pour des raisons de sécurité. Pour la petite histoire, la vitesse finalement officialisée n’a pas été de 407 km/h, mais de 405 km/h. Peugeot avait fait cette demande en clin d'œil au lancement simultané de sa berline 405.
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