L'Est Républicain du 23 avril 2020
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Un air plus pur mais pas dénué de pollutions atmosphériques
Après six semaines de confinement, Atmo Grand Est dresse un bilan de la qualité de l’air dans la région.
Avec une chute de 80 % de la circulation, le dioxyde d’azote a baissé de 29 %, mais les concentrations de particules fines ont augmenté avec un épisode de pollution le 28 mars.
« Une période inédite, mieux que toutes les simulations », décrit Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle, président d’Atmo Grand Est. Après six semaines de confinement, la baisse de 80 % du trafic routier a permis de voir chuter les concentrations en dioxyde d’azote de 29 % alors que ce dernier représente 51 % des émissions en période « normale ». Les stations constatent toujours des pics en début et fin de journée, en bord des routes, même s’ils sont à des niveaux nettement moindres qu’habituellement. En revanche, pour l’ozone, ce n’est que -13 %, ce qui le place toujours à « un niveau supérieur sur ces 10 dernières années mais toujours en dessous du seuil d’alerte », explique Jean-Pierre Schmitt, directeur général d’Atmo Grand Est. La chaleur actuelle, l’air plus pur et l’absence de trafic aérien favoriseraient le rayonnement permettant sa création. « On a le précédent du 11 septembre 2001 aux États-Unis », argumente-t-il.
Pic de pollution aux particules fines
Au niveau des particules fines, alors que les émissions ont baissé de 4 à 5 % dans les départements lorrains, les concentrations ont augmenté pour atteindre un niveau presque double d’avant confinement. Il y a même eu un pic de pollution le 28 mars. « Il y a d’autres sources que le trafic routier, en temps normal, il représente 8 % contre 43 % pour l’agriculture », détaille Jean-Pierre Schmitt. Les causes pourraient être une augmentation du chauffage individuel, mais aussi des mises en suspension de terres, « des facteurs terrigènes », comme les vents chargés de silice venus d’Afrique du Nord ou d’argiles d’Europe centrale. Ces causes indéterminées représentent 69 % de cette pollution pendant le confinement. Enfin, la production de gaz à effet de serre (GES) a baissé de 18 % et la consommation d’énergie de 26 %. Soit, dans le cadre du plan Air climat énergie à 2030, au niveau des objectifs en termes de consommation d’énergie (-20 %) mais encore loin pour les GES (-40 %). Pour Jean-Paul Husson, « cela montre les efforts que l’on a à faire, mais sans arrêter l’économie d’un territoire. On a une responsabilité collective, on doit faire évoluer notre modèle de société. On le voit bien par cette crise sanitaire, on en prend conscience. »